Ana Dolohov/Belladona Potter

Encore une matinée tranquille à Londres. La jeune rousse s’était apprêtée avec toute l’attention qu’elle y porte chaque matin, mettant en valeur son visage avec un maquillage plus ou moins léger, une belle robe blanche dénudant ses épaules, et une coiffure simple mais élégante, les cheveux relevés en arrière.  La rouquine balança un dernier regard derrière son épaule, histoire de jeter un coup d’œil dans le miroir avant de déambuler hors de sa demeure.

Il faisait un peu frais ce matin, la jeune fille avait pris un petit châle qu’elle posa sur ses épaules avant de continuer sa route. Bella aimait marcher, pas longtemps certes, mais juste ce qu’il faut pour s’aérer un peu. D’ordinaire, elle était toujours accompagnée de son chauffeur, avec une sublime calèche aux couleurs foncées, qui l’emmenait où elle voulait. C’était sa mère, qui avait mis à disposition ce véhicule. Cependant, aujourd’hui elle n’en avait pas l’utilité, allant juste sur le Chemin de Traverse, dans le but de s’acheter des vêtements et quelques livres.

Si Bella était aussi coquette, c’est qu’il y avait une raison. La demoiselle se faisait beaucoup voir dans la Haute, et il fallait bien qu’elle paufine son artifice de belle dame. C’était son rôle. Et ce n’était pas pour lui déplaire, la jeune fille avait droit à ce qu’elle voulait avec ce visage. Aussi bien par bien que par hommes. Il n’était pas rare de voir les hommes se retourner sur son passage, et les femmes rougir de jalousie, et Bella comptait bien garder cette réputation. Demi-vélane par le côté familial de sa mère, la jeune fille jouissait d’une beauté sans égale, ce qui lui permettait aussi d’acquérir son rang de Noble, et ainsi de côtoyer du beau monde : mais il ne fallait pas se leurrer, Bella était adulée seulement pour sa beauté. Sans ça, elle ne possède rien. C’est aussi pour cette raison qu’elle met un point d’honneur à soigner son image.

La jeune demoiselle arrivait doucement au Chemin de Traverse, situé non loin de son domicile quand un pauvre garçon, d’une dizaine d’année à peu près s’avança vers elle, une gamelle en argent vide. Bella observa son petit interlocuteur, avec un petit sourire qu’elle se voulait sympathique et compatissant.  
Désolée mon petit, je n’ai rien sur moi, annonce t-elle avec une voix mielleuse et douce. Menteuse, elle avait la bourse pleine de monnaie. Pour rien au monde, la jeune Bella n’aurait donné une noise à un si petit enfant. C’est à cause du système politique. Si Lady Bettina n’était pas au pouvoir, ce petit ne serait pas là : c’est en autorisant les plus misérables sorciers d’accéder à des droits que ce genre de choses arrive. De plus, il ne devait pas être de race pure, sinon sa famille aurait de quoi le nourrir et l’héberger. Si je reviens par ici, je te donnerais quelque chose, d’accord ? dit-elle avec un petit sourire d’ange, ce qui éclaboussait son visage d’une beauté alarmante. Le petit, sans doute sous le charme émit un sourire idiot, avant de s’en aller la bouche en cœur. Bella fit une petite moue grimaçante, pensant à ce nécessiteux misérable. La famille Potter était connue pour ses discours publics, visant à retourner le peuple contre la politique actuelle anglaise. Elle avait donc l’habitude, et la qualité d’orateur pour pouvoir endormir et tromper son entourage, en plus de son si joli visage.
Après cette petite altercation, Bella continua donc son chemin, saluant au passage nombre de ses connaissances puis s’arrêta devant une vitrine, montrant des plumes couleur émeraude, ou safran. Magnifique, pensa t-elle, ayant dans l’idée d’entrer pour en acquérir une. Elle tourna cependant la tête, et reconnu soudainement au loin dans la foule, la petite russe Dolohov, déambulant d’un pas léger. Bella sourit en elle-même, puis s’avança vers la petite blonde afin de se montrer.

Bonjour Ana, déclare t-elle avec un joli sourire. Tu te ballades seule? Demande t-elle, par déduction en ne voyant personne accompagner la jolie russe. Bella s'arrêta, et déposa un léger baiser sur la joue de la prostituée. En effet, Bella avait rencontré Anastasiya à Ste Mangouste par le biais des multiples maladies de la blonde, liées à son travail, et n'hésitait pas, au contraire d'autres de la toucher mais tout ceci n'était que du faux malheureusement, comme l'est l'existence entière de Bella. Elle était hypocrite et totalement fausse, mais ça c'était inutile de le préciser.

Le jeune rousse sort une cigarette de son paquet, puis la porte à la bouche pour l'allumer. Fumer dans son milieu social, représentait la noblesse et le respect, surtout pour une femme. Et la jeune femme, fumait seulement pour bien se faire voir. Dans un nuage de fumer, Belladona reposa son regard vert sur Anastasiya  qui semblait si frêle et calme.

Ana Dolohov/Belladona Potter

Belladona observa sa jeune « amie ». Depuis qu’elle la connaissait, Anastasiya avait toujours été calme et silencieuse. Peut être honteuse d’elle-même, mais il fallait aussi dire que la langue était un problème majeur. La jeune rousse sourit en entendant cette petite voix douce accentuée par la langue russe, très reconnaissable  par rapport à la langue anglaise. D’ailleurs, les langues de l’Est ne pouvaient que se reconnaitre par rapport aux langues de l’Europe centrale.

Bella avait souvent discuté avec Ana, et elle lui avait notamment raconté son enfance, à Dumstrang cette prestigieuse école de magie, mal connue pour ses rapports à la magie noire, et à sa sélection stricte d’élève. Bella savait qu’Ana était de sang-mêlé mais ce n’était pas comme si la jeune blonde était si importante à ses yeux. Pour éclaircir ce sujet : Bella se servait de sa jeune « amie » pour la manipuler dans ses idées politiques, et humaines. La jeune rousse savait que déjà à la base Anastasiya n’était pas sûre d’elle de part déjà son métier, mais aussi par sa position à Londres, et la vision qu’on les gens par rapport à elle. Belladona se permettait alors de lui donner du réconfort face à cette situation, sans pour autant l’aider. Il suffirait à Bella de la présenter aux bonnes personnes, rien que pour lui faire changer de métier, et lui donner une vie potable. Mais nan, c’est cruel à dire mais Bella aimait la voir dans cet état-là, se battant pour survivre et être souillée par des hommes. Anastasiya apprenait la vie, voila tout. Bella était cruelle et sans scrupule. Elle affichait cependant un sourire radieux à la jolie russe à la vue des plumes, assez couteuses.
Oui, mais ce n’est qu’un caprice, annonce t-elle en haussant des épaules. Bella faisait en sorte de parler doucement à la jeune russe, sachant qu’elle ne comprenait pas forcement tout les mots anglais.  Son caprice était justifié : Bella, n’écrivait pas beaucoup et en plus elle en possédait déjà mais elle avait largement de quoi payer ce genre d’article de luxe.La rouquine avait une somme d’argent assez confortable à Gringotts, en plus de l’argent familial : en effet son défunt époux lui avait laissé une quantité confortable, et la jeune femme se plaisait à le dépenser n’importe comment, dans la limite du raisonnable. Bella posa son regard sur la vitrine, puis sur Ana : souhaitait-elle une plume ? Qu’importe Bella n’avait pas d’argent à perdre. Mais si, de temps en temps elle aimait faire plaisir (dans la limite du raisonnable encore une fois) à son entourage particulier. Elle marqua un temps d’arrêt. Si elle voulait continuer à se faire apprécier par la russe, Bella devait bien faire des sacrifices. Tu en veux une ? Annonce t-elle d’une voix douce et calme.

Plusieurs personnes se retournaient en marchant, regardant une noble et une prostituée parler ensemble. Bella tourna brusquement la tête, et fit un grand sourire à ces commères. Le petit peuple n’intéressait pas Bella, et elle se fichait éperdument de leur avis ; seul la Haute l’obsédait. La jeune rousse finit sa cigarette tandis qu’elle enleva son châle de ses épaules, dévoilant ses épaules d’une blancheur maladive rougir au soleil. Bella avait en effet un teint porcelaine avec une chevelure rouge du diable. Le contraste était tel que la beauté de la vélane ressortait encore plus au soleil.

Elle hocha de la tête pour accepter la proposition de son interlocutrice. Bien sûr Ana! Ca me ferait plaisir. Que veux-tu voir sur le Chemin ? Annonce-t-elle en prenant affectueusement la jeune fille par les épaules. Etait t-il nécessaire de dire que Bella excellait dans son rôle ? Telle une pomme véreuse, Bella savait se vendre, et son visage d’ange arrangeait beaucoup les choses. Elle passa une main dans les cheveux sales de la jolie russe. Tu veux qu’on passe dans un salon pour t’acheter des produits pour les cheveux ? Dit-elle d’une voix douce avec un petit clin d’œil. Selon Bella, l’hygiène était très importante. Même si l’on sortait juste pour acheter du jus de citrouille, on se devait de paraitre propre sur soi. Non pas que Ana semblait sale, mais ses cheveux pendaient lamentablement, elle qui avait une si jolie couleur.
Ana était également une belle jeune femme ; le fait qu’elle ai du succès n’étonnait pas la jeune vélane.  Mais malgré tout, Bella était contente de sa demande. Plus elle passait de temps avec Ana, plus elle pouvait lui parler, et donc la manipuler dans son propre intérêt.

Ana Dolohov/Belladona Potter

Bella sourit de plus belle à cette petite chose fragile et sans défense. Oui, la jolie russe connaissait la renommée d’un tel nom de famille, même au Royaume-Uni, le nom Dolohov est connu : du moins était connu. Cette famille s’est cassé la figure, et Ana avait atterri ici. Une famille similaire à certaine ici : les Potter, les Blacks… Ana pouvait avoir tout ce qu’elle voulait, mais maintenant elle n’était plus qu’une fille de joie, comptant son argent pour s’acheter de la nourriture ou le moindre vêtement, ce qui amusait beaucoup la jolie rousse. A sa demande, Bella vit clairement Ana rougir de gêne devant cet élan de générosité, et c’était précisément ce que la Potter voulait. Elle voulait faire sentir à Ana son implication, et  son amitié au plus haut point. Cependant, Ana ne répondit pas, Bella abandonna donc cette idée, gardant cependant une tête la plume préférée de la russe. Peut être l’achètera t-elle plus tard pour elle.

Ses doigts se baladait toujours sur la chevelure sale de son interlocutrice.  Hm, il fallait qu’elle pense à se laver les mains en rentrant à la demeure Potter. Encore une fois, Bella pu voir la gêne sur le visage d’Ana. Elle n’avait pas d’argent sur elle. Avec un petit sourire en coin mesquin, à peine visible, Bella rigola légèrement, amusée par Anastasyia. Mais ce n’est pas grave, je peux bien te dépanner de l’argent si tu le désires. Il faut faire quelque chose pour tes cheveux ma belle, il faut essayer de t’arranger un peu, déclare t’elle sans once de méchanceté, même si elle en pensait tout l’inverse. Ana paraissait misérable, et sans grande classe malgré ses vêtements neutres. Bien sûr, son travail ne lui permettait pas de grande folie acheteuse, mais il fallait un minimum. Bella avait cependant dit « dépanner » même pas donner. Il ne fallait pas abuser non plus, Bella y tenait à son argent. Ana pourrait lui rendre dans deux mois, ou dans deux ans, si elle lui prêtait de l’argent elle voulait le revoir. Même si c’est de l’argent Sali par le sexe. Mais la jeune rousse avait l’habitude, son propre argent était Sali par le sang.

Bella commençait à avancer vers la fameuse boutique, en compagnie de sa jeune amie tandis qu’elle observait discrètement ses alentours, n’espérant pas voir de personne de la Haute aujourd’hui. La savoir en compagnie d’une prostituée n’était surement pas très bon pour sa réputation. Elle soupira légèrement, ne voyant personne. A cette heure ci, il n’y avait pas beaucoup de nobles et heureusement. La jeune noble s’arrêta quelques instants devant la boutique de Madame Robdenuit, celle-ci proposant beaucoup de produits, et à des prix raisonnables. Ana voulait aussi repérer une robe, et bien c’est parfait. Tiens, regarde ici tu as des robes, tu recherches quelques chose en particulier ? Dit-elle en observant ces tenues. Certaines étaient magnifiques, d’autres affreuses. Bella elle préférait un genre de robe collant au corps, avec un peu de dentelle et une belle forme, mettant en valeur ses seins, sa gorge et ses hanches. En général, ses robes étaient faites par des couturiers qui en profitaient pour faire la demeure entière des Potter. Mais Bella était toujours celle qui en demandait le plus entre ses sœurs et frères. Et comme on lui accordait tout… Bella observa la jolie blonde en silence. Elle voyait son regard se balader sur ces tenues. Elle, qui devait avoir tant d’argent à l’époque, et maintenant elle n’a plus rien… ça devait fendre le cœur. Bella réfléchit quelques instants, pensant pour elle-même que si ce genre de chose arrivait, elle n’aurait plus rien. Plus droit à la Haute, vu qu’elle ne pourra plus prendre soin d’elle, sans argent. Que cela devait être dur, pensa t-elle. Mais qu’importe, cette situation ne lui arrivera jamais, et elle n’avait aucune once de compassion pour son amie. La rousse avait tout ce qu’elle désire, et elle n’allait pas se ruiner l’esprit pour une quelconque prostituée.

Elle gardait cependant un œil bienveillant sur son amie, tandis qu’elle montrait une, très belle rouge dans un style victorien et très « collé » au corps. Regarde celle-ci, elle t’ira à merveille, dit t-elle d’un ton dégagé. C’est vrai que cette tenue était magnifique.  La jeune rousse ne mettait jamais de couleur rougeâtres, cela contrastait trop avec ses cheveux. Elle jeta un petit coup d’œil au prix : c’était raisonnable, même pour Ana. Bella sortit sa bourse de son sac, et la secoua pour peut-être tenter la jeune russe. Alors, ça t’intéresse ma jolie ? Annonce t-elle avec un petit sourire éclatant. Bella n’avait décidément rien à envier aux autres femmes niveau beauté. Elle était parfaite, sous tout rapport. La jeune Potter croisa ses bras, blancs et doux contre sa poitrine en attendant la réponse de sa jeune amie. Ana avait réussi à faire des phrases sans aucune faute, même si son ton était fragile et hésitant. Tu fais beaucoup de progrès en anglais, c’est bien, dit-elle avec un petit clin d’œil malicieux.